Des racines profondes
L’archéologie et les textes anciens nous parlent d’eux dès l’année 181, à Madaure (Mdaourouch), Hippone (Annaba), Lambèse (Batna), Chlef, Tipasa… Souvent persécutés par l’empire romain, nombre d’entre eux subiront le martyre. Trois papes sont originaires d’Afrique du Nord (Victor, Miltiade et Gélase), ainsi que de grands saints et des théologiens prestigieux, qui éclairent jusqu’à aujoud’hui la pensée et la vie de l’Eglise tout entière, tels saint Optat de Milev (Mila) et saint Augustin d’Hippone.
Les premiers siècles
Il semble que le christianisme ait gagné le Maghreb dès la fin du premier siècle, notamment à partir des communautés juives qui s’y trouvaient en diaspora et des relations que cette région du monde entretenait avec le Moyen-Orient comme avec la rive Nord de la Méditerranée. Les premiers indices connus de la présence de l’Église en Algérie remontent à la fin du II° siècle. Ils sont essentiellement constitués par les témoignages des martyrs. C’est l’époque où les Saintes Perpétue et Félicité furent martyrisées à Carthage en 203. « L’Afrique du Nord est pleine des corps des martyrs » dira plus tard Saint Augustin.
La période coloniale
L’arrivée des Français en 1830 et l’instauration du régime colonial amène en Algérie bon nombre de civils à des titres divers; la colonisation armée fait place à la colonisation de peuplement. Les aumôniers militaires ne suffisent plus. En 1838 un évêché est installé à Alger, dont le premier titulaire est Mgr Dupuch. La conquête militaire n’est pas encore terminée. Des relations s’établissent entre l’Emir Abdelkader et un représentant de l’évêque pour négocier des échanges de prisonniers. En 1846, un nouvel évêque est nommé, Mgr Pavy. Il amorce l’édification de la basilique de Notre Dame d’Afrique. De nouvelles paroisses sont créées, ainsi qu’un petit et un grand séminaire. Une correspondance entre l’Evêque et l’Emir Abdelkader en exil est l’occasion pour ce dernier d’exprimer sa déférence et l’humanisme qui l’a inspiré dans la protection qu’il a assurée aux Chrétiens de Syrie persécutés par les Druzes.
La période contemporaine
En 1954, Monseigneur Léon-Etienne Duval est nommé archevêque d’Alger, peu de temps avant le déclenchement de la révolution. Dès son discours d’installation il rappelle les exigences de la justice, de la morale et des droits des plus pauvres. Ces paroles ont un écho profond dans la population algérienne.