Il y a un an, le 11 février 2022, le pape François annonçait l’Année Sainte 2025. La tradition de ces jubilés fut instituée par le pape Boniface VIII, le 22 février 1300. D’abord célébrés tous les 50 ans, comme aux temps bibliques (cf. Lévitique 25), leur fréquence fut ramenée à 25 ans à partir du XVe siècle. Dans la vie de l’Eglise, l’Année Sainte, dont le commencement est symbolisé par l’ouverture de la porte sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome, est une année de pèlerinage et d’expérience particulière de la miséricorde. La dernière année sainte ordinaire remonte à l’an 2000. Au XXe siècle, deux années saintes « extraordinaires » ont aussi été convoquées par les papes : Pie XI, en 1933, pour commémorer le 19e centenaire de la mort et de la résurrection de Jésus ; Jean-Paul II, en 1983, pour les 1950 ans de ce même événement.
Pour nous préparer à l’Année Sainte 2025, qui sera la 27e « ordinaire » depuis Boniface VIII, l’Eglise nous propose de relire en 2022-2023, les grands textes du concile Vatican II. Entre autres passages, je retrouvais dernièrement celui-ci, de la Déclaration Nostra Aetate sur les relations de l’Eglise avec les religions non-chrétiennes : « Nous ne pouvons invoquer Dieu, Père de tous les hommes, si nous refusons de nous conduire fraternellement envers certains des hommes créés à l’image de Dieu. La relation de l’homme à Dieu le Père et la relation de l’homme à ses frères humains sont tellement liées que l’Écriture dit : ‘Qui n’aime pas ne connaît pas Dieu’ (1 Jn 4,8). Par là est sapé le fondement de toute théorie ou de toute pratique qui introduit entre homme et homme, entre peuple et peuple, une discrimination en ce qui concerne la dignité humaine et les droits qui en découlent » (n. 5).
Que l’Année Sainte à venir, et le temps de sa préparation dès à présent, soient une occasion réelle de fortifier de manière inséparable notre amour pour Dieu et pour le prochain, dans la ligne de l’Evangile et du souhait que le pape François exprimait au début de son encyclique Fratelli tutti : « Je forme le vœu qu’en cette époque que nous traversons, en reconnaissant la dignité de chaque personne humaine, nous puissions tous ensemble faire renaître un désir universel d’humanité » (n. 8).
+ Nicolas Lhernould
Evêque de Constantine et Hippone