Certaines et certains de notre diocèse se souviendront en lisant cet article qu’ils ont été figurants lors de ce tournage.
Abdenour Zahzah
Présentons tout d’abord, le réalisateur, né à Blida, diplômé dans le domaine de l’audiovisuel de l’université d’Alger. Il dirigea ensuite la cinémathèque de Blida jusqu’en 2003.
Parmi ses films précédents, Mémoire d’asile (2002), Maurice Pons, écrivain de l’étranger (2007) ou bien La longue marche vers le Nepad (2006), un film qui aborde le sujet du développement de l’Afrique, (Afrique du Sud, le Sénégal, le Burkina-Faso et l’Algérie), Garagouz (2010), El Oued, El Oued (2013).
Chroniques fidèles survenues au siècle dernier à l’hôpital psychiatrique Blida-Joinville, au temps où le docteur Frantz Fanon était chef de la cinquième division entre 1953 et 1956.
Son dernier film dédié à Frantz Fanon, (90 mn) allie des acteurs
algériens et étrangers avec dans le rôle principal l’acteur français d’origine haïtienne Alexandre Desane, (qui jouera le rôle de Frantz Fanon).
Il s’agit d’un long métrage de fiction non documentaire en langue française,
Selon le réalisateur, en différents article de presse, il aborde les inégalités et les injustices commises et pratiquées pendant la période allant de 1953 à 1956 à l’encontre des algériens (musulmans) par le personnel de l’hôpital psychiatrique de Blida-Joinville. La prise de fonction de Frantz Fanon dans cet hôpital aura façonné sa prise de conscience politique.
Dit autrement : Frantz Fanon, chef de service à l’hôpital de Blida, contestera les idéologies de l’École d’Alger de psychiatrie qui travaillait pour la légitimation du colonialisme et le rabaissement des peuples colonisés.
Ce traitement discriminatoire et inhumain va conduire Frantz Fanon à embrasser la cause nationale, prenant part au combat pour l’indépendance de l’Algérie.
On le retrouve très proche du camp du FLN après le début de la guerre d’Algérie en 1954.
Son activité diplomatique également. En mars 1960, il est nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Il sera un représentant du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) au Ghana.
Frantz Fanon l’essayiste français d’origine martiniquaise : (né en 1925 et décédé le 6 décembre 1961, à la suite d’une leucémie, à l’âge de 36 ans), à la veille de l’Indépendance de son pays d’adoption : l’Algérie.
Il publie en 1952 son premier livre où il traite du racisme rencontré au sein de l’armée.
Intitulé Peau noire, masques blancs qui s’ouvre sur une citation d’Aimé Césaire (Discours sur le colonialisme) : « Je parle de millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme.»
Frantz Fanon s’il était encore parmi nous aurait-il pu parler de Gaza ?
Dans l’actualité de la guerre actuelle à Gaza, les parallèles avec la guerre de libération de l’Algérie et des positionnements de l’Occident aujourd’hui pourraient être nombreux. Nous les entendons s’exprimer ici en Algérie.
« Les Damnés de la terre », son livre ne revient-il pas au-devant de la scène à la lumière de l’actualité internationale ?
Monique Perret