Dans une petite ville, deux jeunes sont heureux d’aller à la messe à 20 mn de marche de leur logis familial. Ils sont plutôt heureux d’échapper au confinement par cette sortie hebdomadaire. Au sortir d’une messe, ils discutent de l’homélie fleuve du prêtre, célébrant du jour sur le thème de la solennité du Bon Pasteur. Tina est choquée par des détails du sermon et déplore le fait que l’homélie ne fasse pas objet de débat et reste toujours un monologue. Suivons leur logique et la surprise du jour car les rues ont des oreilles.
Le Bon Pasteur est un « AGNEAU »
Tina : Que penses-tu de l’homélie de ce prêtre? J’aurai voulu intervenir moi aussi.
Pasco : D’habitude il va du “coq à l’âne » mais aujourd’hui il était décidé, comme on le dit chez nous : «il était dans son élément».
Tina : Exactement! J’ai pu le suivre aujourd’hui d’un bout à l’autre et ça a duré un sacré quart d’heure.
Pasco : Je n’ai pas senti le temps passé, je n’ai pas fait ma petite sieste habituelle à la messe. Chapeau à moi !
Tina : Ah non, chapeau au prédicateur plutôt.
Tina et Pasco riaient à gorge déployée et pensaient s’en tenir à cela quand ils sont rejoints par un passant très intéressé par leur joie et surtout par les mots : homélie et prêtre qu’il a semblé entendre. Ce passant se présente spontanément et de façon succincte.
Tony : Je suis Tony ! C’est la première fois que je viens à la messe dans votre paroisse. Sans vouloir vous importuner, partagez avec moi l’objet de votre joie s’il vous plaît.
Tina : Nous rions de l’homélie de notre prêtre! Il était plein d’enthousiasme, répétant avec dévotion que le Bon pasteur dont il est question dans l’Évangile est un « Agneau ».
Pasco : Un Agneau qui est Pasteur des brebis! Un peu drôle non ?
Tina : Un agneau qui protège ses brebis, ses chèvres, ses béliers contre des loups, des mercenaires et toutes sortes de prédateurs. 
Pasco : Il parlait ainsi de Jésus. Mais jésus c’est du costaud non ? On peut le représenter mieux, je pense.
Tony : Être un « Agneau » en tant que Pasteur, rien de telle comme image de Jésus. Nous venons de célébrer la Pâques et Il est désigné comme l’ »Agneau Pascal, immolé pour nous ».
Tina : Oui, oui, tu as raison, c’est vrai.
Tony : Il est un véritable « Agneau » dans sa façon de conduire ses disciples. Il est libre et laisse libre comme disait le prêtre. Il est tendre et ne conduit personne par la dictature, le mensonge et l’hypocrisie.
Pasco: Tout à fait, comme le disait le prêtre en effet.
Tina : En plus, à son arrestation au jardin de Gethsémani il a dit: “Ceux là laissez-les partir” (Jn 18, 1-12). Il s’est livré en protégeant ses disciples.
Pasco : Mais plus tard ; ils n’ont pas échappé à ce même sort.
Tony : Ils étaient en ce moment assez mûrs et libres pour donner aussi leur vie comme un « agneau ».
Tina : waou ! Aujourd’hui on a droit à plusieurs ’homélies même en plein air après la messe !
Pasco : Si on continue, on sera aussi des agneaux à immoler, et moi je n’ai pas assez vécu encore. (Rire).
Tony : Pour ‘l’« Agneau de Dieu » mille ans sont comme hier (Ps.90). Dès qu’on est baptisé, on a assez vécu pour être immolé pour l’Église!
Tina : Tu nous amène sur quel terrain maintenant?
Pasco : Il a raison, tu as peur pour rien.
Tina : Notre foi est audacieuse! J’apprécie vraiment cette image du bon Pasteur-Agneau! Çà fait fragile, sympa ! Orignal!
Pasco : J’aime bien ! C’est différent d’un gardien de troupeau avec un bâton, signe de puissance !
Tony : Le bâton est dans le contexte chrétien, signe de la dépendance à Dieu son Père, sur lequel Jésus, notre Berger-Agneau s’appuie toujours. C’est comme le bâton que Dieu a donné à Moïse aux abords du « Buisson ardent » (Ex 4). Et les évêques en ont tous dans ce même esprit.
Tina : Tu en sais des choses toi ! Tu risques d’être évêque un jour toi aussi.
Après un rire bien partagé, Pasco cherche à mieux connaître leur compagnon de route plus instruit qu’eux.
Pasco: D’où viens-tu au juste ?
Tony: Je suis un grand séminariste, juste de passage chez votre voisin qui est mon oncle.
Tina : Aaahh ! On a vu tes bagages entrer hier.
Pasco : On sera nombreux à te rendre visite incessamment pour la suite de notre sermon ! Bienvenue au bled !
Synthèse de
Rosalie SANON, SAB
