Mardi 25 Janvier terminera la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens avec une attention toute particulière dédiée aux chrétiens d’Orient. Les méditations ont été cette année confiées au Conseil des Églises du Moyen-Orient, avec comme thème général: «Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage». Au centre de ces réflexions, la situation des chrétiens aujourd’hui en Orient, et la nécessité toujours plus grande d’œuvrer à leur unité.
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Les chrétiens du Proche-Orient sont au cœur des réflexions de cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Au cours de ces huit jours, le Conseil des Églises du Moyen-Orient (CEMO), dont le siège est à Beyrouth, au Liban, et qui a été chargé de la rédaction des réflexions par le conseil pontifical pour la Promotion de l’unité des chrétiens et du Conseil œcuménique des Églises, rappelle le besoin d’une lumière qui brille en ces temps difficiles, marqués par la mal-gouvernance dans la plupart des pays de la région et la pandémie de Covid-19.
«Quand le mal nous entoure, nous aspirons au bien» écrivent les six auteurs des réflexions. «Malgré les vicissitudes de l’histoire et les circonstances qui ne sont plus les mêmes, le Ressuscité continue de resplendir, apparaissant dans le flux de l’histoire comme un phare nous guidant tous dans cette lumière parfaite, prévalant sur l’obscurité qui nous sépare les uns des autres», confient-ils au premier jour.
Un besoin de bons dirigeants
Pour le CEMO, «notre monde a besoin de bons dirigeants et cherche constamment quelqu’un qui puisse répondre à cette attente». Un besoin d’autant plus grand qu’aujourd’hui, «une partie des habitants du Moyen-Orient est contrainte à l’exil car la justice et la droiture sont devenus des denrées rares, non seulement dans cette région mais dans le monde entier.» Un peu plus loin, les auteurs insistent : «pris au piège de l’instabilité politique, d’une croissante culture de la cupidité et des abus de pouvoir de ce monde, les chrétiens, comme d’autres au Moyen-Orient, sont victimes de persécutions et se sentent mis en marge de la société, vivant dans la crainte de la violence et de l’injustice». «Pourtant, écrivent-ils, notre espérance demeure immuable, même si autour de nous des nations grondent et des royaumes sont ébranlés».
Et de rappeler que «les dirigeants, tant dans le monde que dans l’Église, ont la responsabilité de rassembler plutôt que de disperser ou diviser le peuple de Dieu». Cette responsabilité, les chrétiens la partagent car plus ils imiteront fidèlement le Christ serviteur, «plus les divisions dans le monde et dans l’Église seront surmontées. En œuvrant en faveur de l’équité, de la justice et de la paix pour le bien de tous, nous témoignons humblement du roi berger et amenons d’autres êtres humains à vivre en sa présence».
Les chrétiens, estiment les auteurs des réflexions, sont invités à se mobiliser de manière constructive «afin que l’amour et la justice deviennent réalité dans le monde». Leur engagement n’aura que plus de «puissance» s’ils agissent ensemble. «Par nos paroles et nos actions, nous pouvons apporter la lumière de l’espérance à tant de personnes qui vivent encore dans les ténèbres de l’instabilité politique, de la pauvreté et des discriminations d’ordre structurel».
Un chemin pas toujours rectiligne
Si le Seigneur marche avec son peuple, «le chemin n’est pas toujours direct : tantôt, nous sommes amenés à revenir sur nos pas, tantôt à revenir par une autre route». Le chemin vers l’unité n’est quant à lui pas toujours «visible», et il est «hélas facile de perdre de vue le message fondamental des Écritures».
En effet, «dans notre vision étroite, trop souvent nous ne percevons que nos désaccords confus, oubliant qu’un seul Seigneur a accordé à tous sa grâce salvatrice et que nous avons part à l’unique Esprit qui nous conduit à l’unité. Fréquemment rendus sourds par notre orgueil, nous obéissons à nos propres lois et traditions humaines et négligeons l’amour que nous sommes appelés à partager en tant que peuple justifié par le sang du Christ». Autre cause de désunion : «notre fixation aveugle sur les règles et les rituels, et notre intérêt pour les choses du monde». Or, soulignent les auteurs des réflexions de cette Semaine de prière, «le Seigneur désire que nos cœurs battent et aiment : des cœurs pleins d’amour pour lui et pour nos frères et sœurs en Christ dont nous sommes séparés ; des cœurs débardant d’actes de miséricorde ; des cœurs vraiment pénitents et désireux de changement».
«Un nouveau départ est toujours possible» estime le CEMO, «le passé des Églises peut être éclairant et nous regardons vers l’avenir en quête de nouvelles voies». «Les chrétiens sont appelés à marcher ensemble et à devenir des compagnons de pèlerinage», conclue-t-il.
L’appel du Pape François
Au terme de la prière de l’Angélus, dimanche 16 janvier, le Souverain Pontife a mentionné cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. «Nous aussi, chrétiens, dans la diversité de nos confessions et de nos traditions, nous sommes des pèlerins sur le chemin de la pleine unité, et nous nous rapprochons de notre but lorsque nous gardons le regard fixé sur Jésus, notre unique Seigneur. Au cours de la Semaine de prière, offrons également nos peines et nos souffrances pour l’unité des chrétiens», a-t-il demandé.