Rosy vient de fêter ses 100 ans entourée d’affection à la maison Saint-Augustin d’Alger.
Rosy Laissac est née à Marseille en 1925 et va tout d’abord partir au Sénégal comme éducatrice spécialisée.
Arrivée en Algérie en 1957, à Draria où elle a été responsable d’un aérium pour enfants de 2 à 6 ans, puis enseignante à l’orphelinat dirigé par les sœurs franciscaines à Notre-Dame d’Afrique.
Atteinte de tuberculose, sauvée miraculeusement, un médecin lui déconseillera le climat d’Alger; ainsi elle va déménager pour Constantine en 1965.
1966-1980 : Conseillère pédagogique puis directrice d’une école catholique (Jeanne d’Arc) elle ne renouvellera pas son contrat lors d’un changement de direction.
1980-1983 : Elle va se former en comptabilité avec Sœur Trees, puis deviendra comptable durant une courte période dans la société SETEC qui travaille avec les chemins de fer français
1984 : Elle sera surveillante d’externat et secrétaire au collège Victor Hugo de Constantine jusqu’à sa retraite en 1988.
Alors, bénévole auprès de jeunes enfants notamment en service d’orthopédie, bibliothécaire dans un centre pour enfants « Le petit navire » …
D’innombrables connaissances et amitiés durant ces années, Zahia Salah Bey- Haddad qu’elle évoque plus particulièrement « C’est grâce à elle que j’ai décidé de venir avec elle et sa famille à Constantine en 1965 ». Des collègues, des parents du personnel, des coopérants enseignants dans les années 70, des françaises mariées à des algériens, des élèves, des monitrices, des femmes de ménage, infirmières, des étudiants, les mamans des enfants hospitalisés. Et encore, les relations avec les habitants du quartier, leurs enfants, sa propriétaire, ses 3 enfants qui la présentent comme leur 3ème grand-mère. « J’ai eu et j’ai une belle vie ! » écrit-elle en énonçant toutes les relations confiantes qu’elle a partagées.
Depuis 2018, ne pouvant plus habiter seule, elle est résidente à la maison Saint-Augustin d’Alger.
Dans un texte qu’elle avait partagé, elle écrivait ce souvenir du Père Scotto, avant l’indépendance de l’Algérie, dans un tramway à Alger: « Vous aimez rire, vous vous plairez en Algérie ! ».
Ce sourire de Rosy qui ne l’a jamais quitté.
Monique Perret et Michel Guillaud
à partir d’un témoignage rédigé par Rosy en 2008