Les responsables des différentes congrégations se sont réunis au Centre diocésain d’Alger, en présence des évêques et administrateur, pour réfléchir sur un thème d’actualité : « Obéissance et exercice de l’autorité dans notre contexte, avec des invitations à la coresponsabilité. » Un sujet brûlant à une époque où les abus d’autorité – et parfois d’autres formes d’abus – sont de plus en plus dénoncés.
Dans cette Église fragile et pauvre, la présence d’une trentaine de communautés dans le pays est quand même significative.
L’obéissance a été minutieusement analysée à la lumière des échanges et des interventions. Monseigneur Mathew Kurian Vayalunkal, nonce apostolique, a mis en garde contre le danger, pour une minorité, de s’enfermer dans une plainte perpétuelle sur sa petitesse. Il a insisté sur l’importance d’une vision à long terme pour cette Église, soulignant la nécessité d’incarner son charisme particulier tout en respectant la diversité des approches, sans perdre son identité propre.
Concernant l’exercice de l’autorité, la question de la gestion des abus a été abordée. Des témoignages sur des abus d’autorité ont été partagés, accompagnés de pistes pour éviter qu’ils ne se reproduisent. Il a été rappelé l’importance d’une formation approfondie pour tous les membres de l’Église. À cette fin, des parcours de formation ont été mis en place et seront bientôt proposés.
La solitude du responsable a également été évoquée, ainsi que la patience nécessaire dans l’exercice de l’autorité. Soeur Zawadi a montré la spécificité de l’Algérie et comment vivre l’autorité dans ce contexte. Le parcours de José Maria au sein des Pères Blancs en tant que responsable a été un beau témoignage des joies et des peines de l’exercice de l’autorité.
En s’appuyant sur Luc 4, 31-32 – « On était frappé par son enseignement, car sa parole était pleine d’autorité. » – l’exposé de Mgr Vesco a apporté de nombreuses pistes de réflexion, nourries de son expérience au sein des Dominicains. Il a souligné que l’autorité commence dès la cellule familiale. Le pouvoir peut être imprégné d’irrationnel et doit être géré avec discernement. Il a insisté sur la nécessité d’une juste distance entre l’autorité et le sujet, un enjeu majeur dans l’exercice du pouvoir. Pourtant, Jésus, lui, ne mettait aucune distance entre lui-même et sa parole.
En Algérie, où l’Église est composée en grande partie de religieux, ce sont les responsables de communautés qui exercent une bonne part de l’autorité.
Les travaux en petits groupes ont permis d’approfondir ces sujets et de renforcer les liens entre responsables. De véritables œuvres de bienfaisance, déployées par ces personnes au service de la société algérienne, méritent d’être mise en valeur.
La coresponsabilité a également été approfondie, mettant en évidence qu’il reste encore beaucoup à faire et qu’il est essentiel de se décentrer de soi-même pour avancer ensemble toujours plus unis.
Enfin, un panorama des diocèses, présenté par les évêques et administrateur, a offert une image riche et variée de la réalité ecclésiale en Algérie, où chaque teinte contribue à la beauté de l’ensemble.
Toutes ces initiatives témoignent du bien accompli par ces religieux au sein de la société algérienne méritant plus de reconnaissance pour le bien du peuple souvent le plus pauvre.