Lors de la prière de l’angélus du dimanche 13 juin, le Saint-Père a rappelé le naufrage d’un chalutier dans le canal de Sicile en 2015, dans lequel plus de 800 personnes cherchant refuge sont mortes. L’épave du navire est retournée symboliquement ce dimanche en Sicile.
Le Saint-Père est revenu sur ce dramatique évènement à l’occasion ce dimanche 13 juin d’une cérémonie civile et religieuse qui se tiendra dans la soirée à Augusta en Sicile, dans le sud de l’Italie. Après avoir été exposée à la biennale art de Venise en 2019, l’épave revient en Sicile pour devenir un lieu de mémoire. Il a fallu plus d’un an aux autorités italiennes pour remonter le chalutier à la surface. «Ce symbole de tant de tragédies de la Méditerranée continuera à interpeller la conscience de chacun et à favoriser l’essor d’une humanité plus solidaire, qui abat le mur de l’indifférence.», a déclaré François. Un jardin de la mémoire va être mis en place à proximité de l’épave.
Le 18 avril 2015, le chalutier transportant de manière clandestine environ 900 personnes a fait naufrage à 110 kilomètres de côtes libyennes, plus de 800 personnes sont mortes noyées, seules 28 ont survécu à la tragédie. C’est le naufrage le plus meurtrier en Méditerranée depuis le début du 21ème siècle. A ce jour, seuls 24 cadavres ont été repêchés. Ils ont été inhumés dans plusieurs cimetières de Sicile.
En 2016, le capitaine du bateau a été condamné à 18 ans de prison par la justice italienne.
Une route meurtrière
Plus d’une dizaine d’embarcations sont arrivées ce week end sur la petite île italienne de Lampedusa, où plus de 1 200 réfugiés sont détenus dans des installations d’urgence, selon la presse italienne. La Méditerranée centrale, et le canal de Sicile en particulier, est l’une des routes migratoires les plus meurtrières de la planète. Elle est sillonnée par quelques navires humanitaires qui se plaignent du manque de soutien des autorités européennes. Plus de 500 personnes sont mortes en tentant la traversée entre l’Italie et Malte entre janvier et mi-mai cette année, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), rattachée à l’ONU.