Tout commence en septembre 2014 lorsque je frôle le sol algérien.
Les premières impressions étaient assez douloureuses entre pierres reçues au niveau de Babezzouar et paroles vilaines qu’on recevait, mais ça restait un problème mineur pour moi qui pensais à ma famille, à mon pays. Aussitôt je suis arrivée à Constantine, la ville dans laquelle j’allais passer sept années de ma vie. J’étais jeune, ambitieuse, pragmatique, objective, avec une hargne de réussir que j’avais d’ailleurs depuis le Cameroun. J’étais aussi hypersensible, pleurnicharde, mais il fallait se faire une place dans la société algérienne qui regarde l’étranger avec beaucoup de scepticisme et d’appréhension. C’était difficile mais il fallait tenir pour ne pas inquiéter les parents.
Très vite, j’ai eu connaissance de la communauté du Bon Pasteur qui nous a ouvert ses portes le plus grandement possible. Ca a été vraiment facile pour moi de m’insérer au Bon Pasteur, même si je suis plutôt renfermée comme personne ; j’y ai trouvé ma place, ma joie et c’est devenu mon havre de paix. Sans exagération, le Bon Pasteur a été pour moi un endroit de possibilité à nul autre pareil à Constantine, un endroit où je me sentais chez moi, plus qu’un espace religieux, ça a été pour moi une maison. Pas pour dire qu’il n’y a pas eu de mésentente.
Mon parcours ici a été un peu atypique. J’ai eu beaucoup de difficultés, ma santé a été en péril bien des fois, si bien que la fille acharnée au travail que j’ai toujours été était une personne qui vivait juste d’espoir. Ayant fait le tour des hôpitaux sans succès, je m’en suis remise à Dieu qui, si grand qu’il est, ne m’a jamais abandonné, autrement je n’aurais clairement pas pu y arriver. Je ne pourrai donner de détails car je fais encore le chemin vers une solution définitive. Une chose est certaine, ma gratitude et ma reconnaissance envers le Bon Pasteur sont grandes, vous avez été d’un réconfort immense durant cette période de morosité pour moi. J’insiste sur le fait que tout étudiant se rapproche des communautés de sa région, vous y trouverez du réconfort et de la paix.
Je termine en vous disant merci et bien des choses à vous tous. Que Dieu vous garde et à vous revoir.
Prisca, Cameroun