En mars 2023, deux ans après le voyage historique du Pape François en Irak, le pays du Tigre et de l’Euphrate accueillera une conférence de dialogue entre chrétiens et chiites.
Avec Fides – Cité du Vatican
L’initiative, à laquelle participeront de hauts représentants chrétiens et chiites, se déroulera entre Bagdad et la ville sainte chiite de Nadjaf et sera l’occasion de rencontres et de discussions dans le sillage de la rencontre historique qui a eu lieu le 6 mars 2021 à Nadjaf entre l’évêque de Rome et l’ayatollah al Sistani.
Le 9 décembre dernier, une délégation d’érudits chiites a été reçue en ce sens à Bagdad par le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche de l’Église chaldéenne, selon les informations de l’agence vaticane Fides. La délégation chiite était composée de Sayyed Jawad Mohammed Taqi Al Khoei (secrétaire général de l’Institut Al Khoei et cofondateur du Conseil irakien pour le dialogue interreligieux) et Sayyed Zaid Bahr al-Ulum, professeur à la Hawza de Nadjaf, l’un des plus anciens séminaires chiites (hawza) du monde, fondé au XIe siècle par le savant chiite Shaykh Al Tusi.
La réunion avait permis de discuter des contenus qui seront au centre de la conférence et de certains détails d’organisation, selon le patriarcat chaldéen.
La rencontre historique entre le Pape et l’ayatollah chiite
Le 6 mars 2021, François a été le premier Souverain pontife à rencontrer le chef suprême des chiites d’Irak. Une étape interreligieuse très forte dans ce voyage apostolique, qui a suscité l’enthousiasme dans le pays. Elle a été saluée par le président irakien Barham Saleh comme «une expression religieuse profonde de modération».
Ali Al Sistani, âgé de 90 ans, a un rôle central dans la construction de la paix. Cette autorité politique et religieuse de référence du pays a déjà pris des positions favorables aux minorités chrétiennes d’Irak.
Selon le cardinal Fernando Filoni, ancien nonce apostolique en Irak et préfet émérite de la congrégation pour l’évangélisation des peuples, le Pape et le grand ayatollah sont un peu comme deux piliers prêts à former un arc, un même pont de paix. Plusieurs figures bibliques communes peuvent aider en ce sens. Abraham bien sûr, mais aussi le prophète Ezéchiel très respecté dans cette province de Babylone où il est enterré, dans un sanctuaire partagé entre les trois monothéismes.