Ftour à la bibliothèque diocésaine de Constantine

« Ftour » correspond à la coupure de jeûne tout au long du mois sacré du Ramadan, chaque soir au coucher du soleil. Les musulmans en ce moment, se retrouvent alors, autour d’un repas où se trouvent des spécialités typiques qui sont savourées pendant le mois de Ramadan. On se salue et s’encourage pendant le Ramandan en ces termes : « Saha Ftour » ou « sahabadFtour » jusqu’à la fête de l’Aïd al-Fitr, fête marquant la fin du mois de jeûne.

Rien ne vaut l’amitié et la fraternité !

Amin Maalouf, un artiste et écrivain a dit : «Rien ni le travail, ni l’argent, ni la vie familiale, ne remplace ces moments où des amis se retrouvent, partagent leurs idées, leurs rêves, les repas.» La bibliothèque diocésaine Dilou s’est inscrit dans ce besoin naturel de vivre concrètement la fraternité au-delà du travail et des différences de nationalité et de religion. Depuis un certain temps, les responsables de la bibliothèque initient pendant le Ramadan, une soirée conviviale après la rupture du jeûne. A l’approche du Ramadan, le directeur de Dilou a fait appel à son équipe pour que cette tradition se fasse. Ce fut une réalité cette année, précisément le 18 mars 2024, soit une semaine après le début du Ramadan. Dans la recherche de la forme et du fond à donner à l’événement, un des adhérents de la bibliothèque a suggéré que ce soit le rituel du « Ftour » ou rupture du jeûne plutôt qu’une soirée après. L’idée a été adoptée. Ce fut l’innovation du Ramadan cette année à Dilou. Aussitôt dit, aussitôt les petits plats se mettent dans les grands. Chacun décide ce qu’il apporte. On savait ainsi qui viendrait avec quoi.

Le 18 mars à 18h30, la table était mise pour une vingtaine de personnes. Des dattes, deux grandes marmites de soupes fumantes dont une en terre cuite, la salade, des mets traditionnels propre à cette période du ramadan, tous aussi succulents les uns que les autres étaient prêts. Dès l’appel du Muezzin, ce fut un moment convivial, un vrai régal. Avec la complicité de Louis Levesque, l’on a souhaité les vœux à son épouse Jeanne dont c’était l’anniversaire. Cela rehaussait l’événement. La fête était si belle que la séparation fut difficile. Ne dit-on pas que la vie est une succession de séparations qui appellent d’autres grandes réunions?

Rosalie SANON, SAB

Source « ECHO » de Constantine, Avril 2024

Église Catholique d'Algérie