Le père Sandro DE PRETIS laisse ce message en signe de merci et d’au-revoir à l’Eglise d’Algérie après trois ans de présence discrète et positive. Qu’il reçoive également la reconnaissance de cette même Eglise, ancienne qui rend nouveau tous les regards d’où sa fécondité. Merci père Sandro. Bonne suite à ta féconde vie missionnaire !
Chaque pays est tout à fait spécial.
Ça fait presque trois ans que je suis arrivé en Algérie, un temps très bref par rapport à qui donne toute sa vie à ce pays. Pour moi, commencer dans un pays nouveau est une expérience répétée maintes fois, et je dois dire que j’y trouve plusieurs avantages, parce que normalement où je vais je trouve que je remplis une période de transition. Je donne le peu dont je suis capable, et je laisse ensuite la place à qui pourra faire davantage.
Avant l’Algérie, j’ai servi dans la Papouasie Nouvelle Guinée (deux fois), le Tchad, la Tunisie, la Libye, Djibouti. Chaque pays a demandé un parcours différent pour y arriver: pour l’Algérie, la raison est que je connaissais depuis Djibouti Sœur Marie-Dominique qui est à Batna, et nous sommes restés toujours en contact. Elle a été la personne qui m’a permis d’être accepté par le diocèse de Constantine et Hippone. Je lui dois beaucoup!
Affecté à Bejaia, où pendant trois ans il n’y avait pas eu de prêtre résident, j’y ai retrouvé une situation déjà connue: ne pas pouvoir faire grand-chose, ni connaître presque personne, sinon les chrétiens qui participent à la messe. Si on y pense, le manque d’activités- projets – est un grand avantage: c’est la présence, c’est l’attitude personnelle, qui prennent la priorité et comptent vraiment. Au milieu de la population musulmane, où je n’ai pas vraiment d’occasion de connaître presque personne, dès le début, j’ai voulu garder la petite croix éthiopienne que je porte toujours à mon cou, étant le seul signe pour moi de me manifester chrétien, et la seule façon, aussi faible qu’elle soit, d’annoncer le Christ.
En trois ans, les deux-trois personnes qui m’ont faite une remarque, était pour manifester leur approbation, mais personne n’a jamais réagi mal. Sans doute chaque pays (et chaque partie d’un pays) est tout à fait spécial, d’une façon ou de l’autre: mon impression principale – apparemment contradictoire – est que les gens sont très gentils avec moi, mais au même temps, il y a une barrière qui empêche le contact, ce qui n’était tellement fort dans d’autres pays totalement musulmans. Comme d’habitude, on ne peut pas changer vite les attitudes, et mon espoir est de n’avoir contribué à entretenir cette barrière.
Je ne donne aucun conseil à personne, à tout moment et en chaque lieu, le missionnaire trouvera la façon de vivre les situations concrètes, c’est mon souhait. Bonne continuation à l’Église en Algérie!
Propos recueillis par
Sr Rosalie SANON, SAB