De Buisson en Buisson

Le temps de carême nous donne l’occasion d’admirer des hommes et des femmes de foi. En lien avec le « buisson » (le bois, la Croix), retenons entre autre : Abraham et son fils Isaac, Moïse et son frère Aaron, La Vierge Marie et son Dieu et Fils Jésus Christ. Ils ont avec Dieu et pour Lui, fait de la soumission confiante et aimante, leur sacerdoce.

Notre salut s’est accompli.

Abraham, accepte de sacrifier son fils unique à la demande de Dieu. Nous obtenons de cette confiance, l’image forte d’Isaac portant candidement lui-même, le bois pour son sacrifice. Mais c’est d’un buisson que vient l’objet du sacrifice : un bélier, laissant sauve la vie d’Isaac, enfant de la promesse. « Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu car tu ne lui as pas refusé ton fils unique. Abraham lève les yeux et voit un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il va prendre le bélier et l’offre en sacrifice à la place de son fils.» (Gn 22,12-13). Abraham et Isaac sont sauvés. Alors sa descendance subsistera comme promis et juré par Dieu.

Plus tard, d’un autre Buisson, un peu spécial, naît la foi et la mission de Moïse, lui-même en un premier temps, sauvé des eaux. Moïse est attiré par un Buisson ardent. De ce buisson en feu, une voix divine l’accueille, le dépouille de ses sandales et le restaure. « Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte!»Et il déclara aussi: « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu » Ex 3,1-7.

Abraham et Isaac sont vivants. Leurs noms jaillissent du buisson, de la bouche de « Je suis ». Moïse est appelé à se sacrifier pour sauver la « souche » d’Abraham qui croupit sous les chaînes de l’esclavage en Egypte. D’un buisson embrasé, Dieu se révèle d’une manière unique et nouvelle. Il rassure Moïse, répond à ses questions et à ses craintes, lui donne ses pouvoirs et l’envoie sauver la racine d’Abraham, D’Isaac et de Jacob. « Voici, les cris d’Israël sont venus jusqu’à moi, et j’ai vu l’oppression que leur font souffrir les Egyptiens.  Maintenant, va, je t’enverrai auprès de Pharaon, et tu feras sortir d’Egypte mon peuple, les enfants d’Israël.» Ex 3,9-10. Israël est sauvé d’Egypte!

Du buisson un certain bélier s’est fait prendre par les cornes et remplaça Isaac sur l’autel de son sacrifice, au buissonMoïse se laisse prendre par sa curiosité, on s’achemine vers un autre buisson plus ineffable! En ces temps qui sont les derniers, une jeune fille de la descendance d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, se laisse prendre par son fiat d’amour. Elle met au monde «Jésus, Dieu sauve ». Tenez : « Mais quand les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son fils né d’une femme, né sous la loi afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l’adoption filiale.» Gal 4,4.

Identiquement à un buisson qui brûle sans se consumer, Marie reste vierge en étant maman. « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus… L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu ». Lc 1,31-32,35.

Oui ! La Voix que Moïse a bien entendu dans le Buisson ardent, s’est faite chair en Marie. De la Vierge Marie nait un Agneau. Pareillement à Isaac qui porte le bois de son sacrifice innocemment, l’Agneau qui naît de la Vierge Marie portera aussi sa croix lui–même. Bien qu’innocent, Il s’offre par amour, librement et totalement pour le salut final car dit-il : « Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne » (Jean 10,18). Ainsi il va jusqu’au bout : «Jésus dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l’esprit ». Il ressuscite le troisième jour conformément aux écritures. Qu’il est fidèle le Dieu de nos pères! Christ est vivant, nous vivrons !

Fructueux et salutaire temps de carême à tous !

Rosalie SANON, SAB

Église Catholique d'Algérie