COMBATTRE LES ABUS SUR MINEURS ET PERSONNES VULNÉRABLES

Conduis-moi par des routes sûres… (Ps 26)

Pour que nos maisons, nos centres, nos communautés, soient des lieux sûrs

Nous avons confiance et nous réjouissons chaque jour du travail et du dévouement de tous ceux qui collaborent aux activités pastorales, sociales, caritatives dans les centres, services et paroisses de l’Église catholique d’Algérie, qu’ils soient algériens ou étrangers, musulmans ou chrétiens, laïcs, prêtres, religieuses ou religieux.Nous savons que tous ceux qui participent à nos activités ont pour souci leur propre croissance humaine et spirituelle, le service et le respect des autres – en commençant par les plus fragiles – et de la communauté qu’ils forment. Nous voulons consolider cela pour que nos maisons, nos centres, nos communautés soient des lieux sûrs.Les statistiques nous disent que dans le monde, près d’une personne sur dix a été victime d’abus dans son enfance ou dans sa vie. Ce phénomène existe dans tous les pays, quelle qu’en soit la culture ou la religion.

Aujourd’hui que nous avons davantage d’information et une conscience plus forte de la gravité de ces actes dans la vie des victimes, il est de notre devoir d’être vigilants, d’agir s’il le faut pour protéger les personnes, empêcher de nouvelles victimes, et permettre aux personnes ayant été victimes dans le passé d’entrer dans un chemin de justice et de guérison. Qu’il s’agisse de rumeur ou d’accusation, on doit toujours prendre la chose au sérieux. Que l’auteur présumé soit membre ou non de l’Église, l’intérêt, la sécurité, le bien-être et la protection du mineur et de l’adulte vulnérable sont primordiaux et non-négociables.

Principes

Nous voulons rappeler quelques principes de base : En cas de signalement ou de dénonciation, le souci premier doit être la protection et le bien-être du mineur ou de la personne vulnérable. Le second principe est le respect des lois de notre pays. Le troisième est le respect du droit de l’Église qui définit pour les prêtres et religieux les procédures et sanctions canoniques, en plus de ce que dit le droit de notre pays. Le quatrième principe est le respect de la confidentialité concernant la victime et l’auteur présumés.

Mesures

• Il y a depuis 2019 des « écoutants ». Dans chaque diocèse, une personne (ou plusieurs) est spécialement disponible pour entendre et accueillir dans la discrétion toute personne ayant été victime d’abus ici en Algérie ou ailleurs, ou désirant alerter sur le comportement de tel ou telle. Le contact de cette personne est clairement indiqué dans chaque paroisse ou institution de l’Église.C’est pourquoi nous invitons toute personne concernée, ayant été victime dans un passé récent ou plus ancien, ou ayant connaissance d’agression ou d’abus sexuel sur mineur ou personne vulnérable commis à l’intérieur de nos institutions, ou par n’importe quelle personne fréquentant nos institutions, ou trouvant inapproprié le comportement de tel ou tel membre ou collaborateur de l’Église, à en parler.

• A été constituée au plan interdiocésain une équipe comprenant psychologue, avocat, père et mère de famille, un prêtre et une religieuse infirmière ; cette équipe, composée de chrétiens et de musulmans, sert de référent pour les « écoutants » indiqués ci-dessus et de conseil pour les victimes.• Depuis 2020, tout nouveau collaborateur prêtre, religieux ou religieuse arrivant de l’étranger doit fournir un document de son ancien responsable (évêque, provincial…) attestant de sa bonne réputation, qu’il n’a pas fait l’objet d’une condamnation judiciaire, ne s’est pas comporté d’une manière laissant craindre une attitude inappropriée avec des mineurs ou personnes vulnérables, et n’a pas de problème non résolu d’addiction.

• A partir de 2021, tout nouveau collaborateur laïc (algérien ou étranger) d’une institution ecclésiale doit fournir un extrait de casier judiciaire.

Les évêques de la Conférence Épiscopale de la Région Nord de l’Afrique (CERNA), conformément aux recommandations du Saint-Siège, ont adopté des Directives sur la conduite à tenir en cas d’abus sexuel sur mineur ou personne vulnérable.Ces Directives, adoptées en 2013, ont été mises à jour en 2021. Elles s’appliquent en cas de signalement ou de dénonciation de tout collaborateur de l’Église, algérien ou étranger, salarié ou bénévole, laïc, prêtre, religieux ou religieuse, pour des faits consistant à contraindre quelqu’un à accomplir des actes sexuels avec violence ou abus d’autorité, à accomplir des actes sexuels avec un mineur ou une personne vulnérable, à posséder du matériel pédopornographique, ou à entraver une enquête ouverte pour de tels délits. On en trouvera le détail sur le site de l’Eglise d’Algérie : https://eglise-catholique-algerie.org .Ce document s’adresse à tous les catholiques de notre pays, mais aussi à tous ceux qui travaillent ou fréquentent les institutions de l’Église (paroisses, centres, bibliothèques, services Caritas, …), quels que soient leur statut, leur religion et leur nationalité.

A partir de 2022, tout membre ou collaborateur salarié ou bénévole dans une institution de l’Eglise d’Algérie sera censé connaître ce document et les Directives de la Conférence épiscopale sur la conduite à tenir en cas d’abus sexuel sur mineur ou adulte vulnérable.

Que Dieu nous aide tous à œuvrer dans la confiance et la dignité.

 

Les évêques d’Algérie, 25 septembre 2021

Église Catholique d'Algérie