Cette année, la fête de Pâque chrétienne en occident coïncidait avec la Pâque juive, et aussi avec le Ramadan!
Ce sont bien des étoiles qui convergeaient dans le ciel des croyants des trois monothéismes pour célébrer l’Auteur de la vie. Et en même temps, comment ne pas faire le constat d’un ciel bien bas, chargé de gros nuages.
A Jérusalem, l’injustice et la violence font rage sur le lieu même de la résurrection. L’opinion s’est lassée de l’actualité de la guerre en Ukraine, on sait simplement qu’on y manque d’hommes et d’obus pour rejouer en Europe la folie d’une guerre de tranchée que l’on croyait reléguée aux oubliettes de l’histoire. Avec d’autres armes à la puissance de destruction sans fin.
Comment ne pas être saisi à la gorge par l’écart entre d’une part la célébration de nos fêtes religieuses respectives et d’autre part notre histoire humaine qui fait du surplace depuis la nuit des temps, quand elle ne régresse pas à cause de progrès technologiques qui ont la capacité de détruire la vie autant (ou plus encore!) que de l’améliorer ou la prolonger.
Et en même temps, il est essentiel que les croyants de toutes les religions croient, prient et entrent autant qu’ils le peuvent en fraternité. C’est sans doute ce qui tient le monde encore debout. Nous avons tant besoin de la foi les uns des autres! Cette expérience de la foi de l’autre sur laquelle il est possible de nous appuyer, nous la vivons chaque année en partageant tout ce que nous pouvons, chacun à notre manière, du saint mois du Ramadan avec nos frères, soeurs et amis musulmans. C’est un signe édifiant.
Bon temps de Pâque! Aïdkum Mabruk!
+ fr. Jean-Paul Vesco op Archevêque d’Alger
