Pâques lumineuse espérance pour la fraternité universelle
Carême, Pâques, Ramadan
La fête de Pâques vient nous aider à accueillir le message prophétique du Pape François en Irak, il y a un mois. Il ne faut pas trop vite oublier ce voyage du pèlerin de la fraternité sur la terre d’Abraham et le message d’Espérance dont il témoignait.
Pâques nous révèle que Dieu est lui-même notre lien fraternel avec tous. Par sa résurrection, Jésus, le Christ, celui qui s’est fait le frère de tous, vient nous dire sa présence à l’intime du cœur de toute personne. Il ne s’agit pas d’une présence qui s’impose. L’Amour en personne ne s’impose pas, il s’offre à la rencontre. C’est ce qui s’est passé au matin de Pâques. Les apôtres ont fait l’expérience de la Présence de Jésus à l’intime d’eux-mêmes. Telle est la Bonne nouvelle de l’Évangile. L’Amour de Dieu est répandu dans les cœurs. La fraternité en est un signe éclatant. Si les chrétiens portent cette Bonne nouvelle qui est celle de l’Évangile, la vérité dont elle parle concerne le monde entier et révèle un Dieu dont l’amour irrigue le monde entier à l’intime des cœurs et des consciences.
A Ur, en Irak, la ville d’origine d’Abraham, le Saint Père nous révèle l’actualité de Pâques en allant à la rencontre de ses frères des différentes confessions de la foi musulmane, les grandes traditions chiites, sunnites, et diverses minorités, yazidis, mazdéens, sabéens, et autres… Auparavant il avait rencontré une grande figure spirituelle chiite, l’ayatollah Al-Sistani. Il l’a rencontré d’abord comme un frère et un frère croyant. A Ur le Saint Père a délivré un message de fraternité. « Le ciel, a dit le pape, nous livre un message d’unité́ : le Très-Haut au-dessus de nous, nous invite à ne jamais nous séparer du frère qui est à côté́ de nous. L’Au-delà de Dieu nous renvoie à l’autre du frère … Nous, descendance d’Abraham et représentants de diverses religions, nous sentons avoir avant tout ce rôle : aider nos frères et sœurs à élever le regard et la prière vers le ciel ».
Le Saint Père est habité par cette conviction exprimé par le Concile Vatican II : « Par la Résurrection, le Christ s’est en quelque sorte unis à tout homme ». C’est pour cela qu’il invite les religions à travailler avec lui à la paix. Telle est aussi la vocation de notre Église ici, travailler à la paix en faisant fraternité avec tous.
Un moment privilégié pour vivre la fraternité va nous être donné dans quelques jours avec le Ramadan. Ce temps de renouveau spirituel pour nos frères et sœurs musulmans est une occasion de nous associer par le cœur à leur prière et aussi à vivre des moments forts de vie fraternelle, par exemple, lors des invitations à vivre la rupture du jeûne. Cette année, ce mois sera éprouvant pour les familles modestes car la vie, la cherté de la vie, a beaucoup augmenté. Ce sera sûrement un temps de plus grande solidarité. Nous pouvons y prendre notre part. Nous ne doutons pas que Dieu bénis ce temps. Aussi nous souhaitons à tous nos frères et sœurs un mois de Ramadan de joie et de partage.
Dans le message que le Saint Père nous avait envoyé au début de notre carême que nous venons de vivre, il nous invitait à : « vivre un carême de charité ». Mais l’invitation doit se poursuivre aujourd’hui, car il ajoutait : « vivre le carême c’est prendre soin de ceux qui se trouvent dans des conditions de souffrance, de solitude ou d’angoisse à cause de la pandémie de la Covid-19. Dans l’impossibilité de prévoir ce que sera demain, souvenons-nous de la parole adressée par Dieu à son Serviteur : « Ne crains pas, car je t’ai racheté » (Is 43, 1), offrons avec notre aumône un message de confiance, et faisons sentir à l’autre que Dieu l’aime comme son propre enfant ». Temps de carême chrétien, célébration pascale, temps de ramadan musulman, des occasions qui nous sont données pour mieux vivre la solidarité sociale et la fraternité.
+ Paul Desfarges