Récapitulatif du jour 3 (vendredi 3 mars)
Le Synode avance ! Après l’entrée en matière, le « cadrage » et un premier exercice sur la méthode à partir du « vécu personnel » de chacun dans l’aventure synodale, le 3 ème jour, vendredi 3 mars, a permis d’aller plus en profondeur , à partir non plus seulement de notre expérience personnelle, mais de la réflexion, des aspirations et de la prière de toutes les communautés que nous représentons, dans la grande variété de leurs contextes.
La qualité du travail commun progresse aussi avec la connaissance mutuelle, autour du cérémonial éthiopien de préparation du café, ou à l’occasion de repas qui ravagent notre moral et notre énergie à défaut de suivre scrupuleusement la sobriété du Carême.
Nous avons senti que la disposition de notre assemblée correspondait mal à l’esprit synodal, et celle-ci évoluait peu à peu : les couleurs rouge, violette, noire et multicolore se mélangent peu à peu.
La « tente » ou plutôt le « toukoul » qui abrite notre assemblée est un hôtel confortable ; c’est nécessaire pour réunir deux cents personnes ; elle ouvre d’un côté sur piscine et cafétéria, de l’autre sur un bidonville : nous sommes rappelés à la réalité.
Un des défis de notre assemblée est aussi celui des langues, et nous sommes aidés par une équipe infatigable d’interprètes nous donnant le choix entre l’anglais, le portugais et le français.
A noter qu’un certain nombre d’entre nous ne sont pas logés sur place, et quittent leur lieu d’hébergement à 6h30 le matin pour rentrer à 21h00. Les journées sont donc bien remplies.
L’Eucharistie demandée à l’aube était rendue par le Cardinal Antoine KAMBANDA, archevêque de Kigali. Et la prière ouvrant notre séance de travail, animée par Dr Norah NONTERAH et Moses OJOK a inclus des intentions de prière offerte par nos invités musulmans et d’autres traditions chrétiennes.
Le P. Emmanuel Orobator AGBONKHIANMEGHE nous a d’abord proposé une lecture très vivante et suggestive du Document Synodal Continental, à la fois spirituelle et nous faisant toucher du doigt la réalité des questions soulevées.
La deuxième réunion des quinze groupes de travail nous conduit, durant l’après-midi, après le rapport des secrétaires, à un temps de débat où les interventions sont moins feutrées. S’exprime en grande assemblée le cri des jeunes (leur vigueur compense leur petit nombre !), les craintes aussi qui nous font hésiter à élargir la tente. On évoque en assemblée les relations avec les autres Églises qui nous bousculent, celles avec les musulmans, dans une perspective qui nous oriente vers le service commun de notre continent et non une concurrence.
Nous sentons notre réflexion progresser, et peu à peu nous avançons vers la définition de points qui nous sembleraient prioritaires pour la phase du synode qui se déroulera à Rome en octobre 2023. Chaque groupe est invité à justifier ses choix. Il est trop tôt pour en faire partie en-dehors de l’assemblée puisque nous sommes encore en débat. Nous arriverons à un document final ce samedi soir 4 mars ou dimanche matin. Patience !
Ce vendredi soir, plusieurs délégations se sont réunies malgré le levier matinal de demain (départ des bus à 6h15) pour évaluer le moral de chacun à mi-parcours. On voit la joie sur le visage de chacun !
Michel Guillaud