Monseigneur Jean-Paul Vesco, le nouvel archevêque d’Alger a été installé à la cathédrale du Sacré Cœur, ce vendredi 11 février.
Pour cette occasion la cathédrale était pleine d’une foule joyeuse où tous les continents étaient représentés, où des algériens chrétiens et des amis musulmans étaient nombreux. Beaucoup de paroissiens d’Oran étaient venus accompagner leur ancien Evêque – qu’ils en soient remerciés- Cela redonnait vie à ce lieu magnifique.
La chorale était remarquable : pour cette occasion les chorales d’Oran et d’Alger, composées surtout d’étudiants subsahariens boursiers de l’Etat algérien, avaient fusionné et s’y étaient joints de jeunes étudiants musiciens algériens. Ces chorales apportent à nos célébrations, rythme, gaité et dynamisme. Les voix étaient magnifiques et la joueuse de Kora (sorte de luth africain dont on joue comme sur une lyre) remarquée.
Les participants ont chacun apprécié particulièrement des moments différents de la cérémonie.
Une sœur qui se trouvait près de la porte a été particulièrement émerveillée de la cérémonie d’entrée : après avoir frappé à la porte et qu’elle ait été ouverte, l’archevêque est entré, a embrassé le Nonce apostolique et notre ancien évêque Paul, puis s’est agenouillé devant la croix et ensuite, pendant que la chorale chantait la litanie des saints, il s’est recueilli à genou à la chapelle des martyrs.
Un jeune participant venu d’Oran a été ému par la procession d’entrée des évêques et des prêtres, qui s’est faite au son des youyous, signe pour lui de l’algérianité de notre Eglise.
La lecture en français et en arabe de la lettre du Pape, désignant Mgr Jean-Paul comme archevêque d’Alger et le mot d’accueil de Mgr Paul Desfarges, a été un moment solennel.
Puis ce sont les mots d’accueil qui ont retenu l’intérêt de participants. Parmi eux le représentant du Ministre algérien des Affaires religieuses, après avoir rappelé la mémoire de notre ancien archevêque, Henri Teissier, a placé son intervention sous le signe du ‘vivre ensemble en paix’. Sans ce message me dit un participant, cette cérémonie n’aurait pas été complète. La sœur qui représentait les religieux et religieuses nous apprend que le diocèse ne compte pas moins de 22 congrégations féminines et 7 masculines venues du monde entier au service des algériens. Une paroissienne algérienne a accueilli le nouvel évêque et remercié Paul pour l’attention et le soutien particulier porté aux chrétiens algériens. A ce propos l’une des participantes me dit : nous sommes l’Eglise d’Algérie et non l’Eglise en Algérie. Une représentante de la société civile a relevé l’intérêt qu’elle sait que notre évêque porte aux familles, aux enfants, à la société civile, aux migrants, aux personnes vulnérables auxquels dans l’éveché d’Oran, il avait ouvert des espaces d’accueil et d’expression. Enfin, le témoignage d’une enfant, bref mais dense au plan théologique, a été très remarqué : elle est allée droit au but.
Le sermon de l’archevêque avec ses trois points : convivialité, fraternité et synodalité a sonné pour nombre des participants comme un programme pour l’avenir. Message d’espérance entre continuité et écoute dynamique. Et son exhortation, à la suite de Pierre au paralytique, « lève –toi et marche » comme un appel à avancer et nous renouveler.
La joie de la liturgie a été soulignée, en particulier l’arrivée dansante au moment des offrandes.
Pour finir Mg Jean-Paul a remercié l’assemblée et les organisateurs ainsi que le nonce apostolique et les évêques, ceux des diocèses d’Algérie et ceux venus de l’étranger (du Maroc et de la France)
Au total, cette cérémonie bien que longue, a été une fête, chaleureuse, familiale et joyeuse, où se ressentait cette qualité propre à notre petite Eglise, la proximité des fidèles avec leurs prêtres et leurs évêques.