A vous tous : Joyeux Noël !

  1. Soyons une famille !

Noël est pour beaucoup la fête familiale par excellence. On y fête une naissance. Les familles se rassemblent. Or, en cette nuit de Noël, dans nos diocèses d’Algérie, la plupart des membres de nos assemblées ne sont pas venus en famille : soit parce qu’ils sont seuls chrétiens de leur famille, soit parce qu’ils sont venus seuls en Algérie pour leurs études ou leur travail. Nous avons donc senti, plus encore que d’habitude, combien Jésus nous donne une famille, fait de nous une famille, nous invite à avoir entre nous l’attention qu’on a pour les membres de la famille, et à accueillir tous ceux qui sont en manque de ces liens qu’on vit dans une famille.

  1. Le paradoxe de Noël

Nous avons fêté le Sauveur du monde, le Prince de la Paix. C’est le Messie que, depuis les origines, Dieu avait prévu d’envoyer à l’humanité comme plénitude de sa révélation, signe le plus éclatant de son alliance et de son projet d’amour pour sa création. Or notre monde reste marqué par la violence, et nos existences par le malheur et le péché. Pour prendre un seul exemple, dans l’un des plus grands et riches pays de notre continent, le Congo RDC, « on compte des morts et des disparus chaque jour depuis bientôt trente ans. Dans la multitude de vies brisées, il y a 27 millions qui sont victimes de l’insécurité alimentaire aiguë, plus de 5,7 millions de déplacés entre le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri et le Tanganyka, selon un rapport de l’Organisation Internationale des Migrations (OMI) daté de novembre 2023. » (Déclaration de la Conférence Episcopale du Congo pour Noël 2024). Et on pourrait parler du Soudan ou d’autres conflits qui font beaucoup plus de victimes que ceux dont parlent les medias occidentaux.

  1. Le sens de notre fête

La réponse à ce paradoxe, elle est dans notre présence à cette fête de Noël. Nous avons cru que Jésus est le Messie. Nous avons fait l’expérience que l’accueil de Jésus dans nos vies et nos communautés de vie nous transforme, opère en nous une victoire sur le péché et la violence, est source de paix et d’amour. Nous venons donc, à Noël, puiser à la source, raviver en nous le don de Dieu, sa puissance transformante, pour la partager au monde, là où nous vivons.

Alors, au cœur d’un monde en recherche d’un climat de famille, d’amour et de paix, nous pouvons dire : Joyeux Noël !

Michel Guillaud, depuis Bejaïa

Église Catholique d'Algérie