A’ la veille du conclave

C’est depuis Rome et à la veille d’entrer en conclave que je vous écris ce message, et au moment où vous le lirez, un nouveau pape aura été choisi pour conduire notre Eglise universelle! Il est troublant de penser que celui qui sera le futur « Saint Père » est là, au milieu de nous, déjà choisi par le Seigneur. C’est une belle et forte expérience qu’il nous est donnée de vivre depuis trois semaines. Il nous a fallu ce temps passé chaque jour à nous écouter entre cardinaux arrivant de plus de soixante-dix pays lors des congrégations générales pour nous préparer intérieurement et nous connaître un peu mieux.

En entrant en conclave, je veux rendre grâce pour ce qu’a été le pape François pour notre Eglise et pour le monde. Notre monde a besoin de repères, il a surtout besoin de témoins. François a été ce témoin de la folie de l’évangile, de la folie de l’amour inconditionnel de Dieu pour chacune de ses créatures. Il a su à la fois ne pas transiger sur la vérité du dépôt de la foi tout en ouvrant le cœur de l’Eglise à tous, à tous, à tous, selon l’expression lancée aux jeunes lors des JMJ de Lisbonne. 

J’espère que l’élan donné par le pape François, l’espérance qu’il a fait naitre dans les cœurs de tant de fidèles, hommes et femmes, ne sera pas déçue. Notre Eglise a vocation à être le sel de la terre, l’espérance des plus petits et des plus pauvres, la voix qui crie dans le désert d’un monde qui s’enfonce dans sa propre destruction, les bras et le cœur grand ouvert du père de l’enfant prodigue. Elle a vocation à faire entendre la révolution des béatitudes et à la vivre, sinon qui le fera ? Le Pape François a porté ce souffle prophétique de l’Eglise auprès des plus petits et des plus grands de la terre, il a fixé le bon cap et les gens ne s’y sont pas trompés. Les milliers de journalistes présents à Rome nous disent que l’Eglise, l’Evangile donc, fait sens pour le monde d’aujourd’hui. Cette soif nous oblige.

Mon souhait le plus profond est qu’avec le pasteur que nous allons choisir, l’Eglise dans son ensemble puisse être toujours plus le témoin de la folie de l’Evangile qui a brulé le cœur de François !

Card. Jean-Paul Vesco op

Église Catholique d'Algérie